Equinoxe d’automne


équinoxe d’automne

Pommier

 (Br. Kedez-wengolo)

Panthéon celtique : Lug, Kronan, Gobnhiu (forgeron dieu de la transformation) – Brigitt déesse de l’art de la forge, de la guérison et de la prédiction.

L’équinoxe d’automne est la continuation de Lugnasad. Dans leur lutte pour s’approprier le soleil, le ciel nocturne et le ciel diurne font jeu égal, mais le ciel diurne s’affaiblit. L’équinoxe d’automne est le point d’articulation entre le ciel clair de l’été et le ciel sombre de l’hiver. La déesse des moissons a deux visages, l’un d’une jeune femme et l’autre d’une vieille femme, visages de vie et de mort. L’équinoxe d’automne veut être la fête de la jeune femme représentée par la dernière gerbe de blé à la fin des moissons. La dernière gerbe de blé représentait le refuge de l’esprit de la récolte. Le pain est également un symbole de cette fête. La transformation du grain en pain est le triomphe de Lug le polytechnicien, associé au génie humain.

L’aurore rouge annonce la nuit cosmique. Elle préside aux joutes verbales du nouvel an celtique, expression d’une pensée qui énonce une parole « bien ajustée ». La parole qualifiante amène l’action de vérité, qui favorise le bon ordre sur terre comme dans le cosmos.

La vache est un symbole associé à l’aurore et aux équinoxes. La vache blanche est l’animal de la nouvelle année qui s’annonce à Samain.

Dans la tradition védique, l’aurore est associée aux vaches et aux eaux libérées. En Inde, « Rusàdvatsà rusàti », la vache blanche au veau blanc, est une divinité importante du passage dans la nouvelle année.

Brigitt en Irlande et Brigantia en Gaule, rappellent l’antique Déesse Mère Créatrice, dans son aspect fécond. La déesse triple, principalement fêtée à Imbolc, est associée à l’équinoxe d’automne. Patronne des poètes, des forgerons et des guérisseurs, elle incarne la subtilité intellectuelle. L’art du forgeron représente la transformation de la nature, mais aussi la transformation intérieure. Brigitt incarne la fécondité et préside aux accouchements. Elle veille sur le feu sacré et sur celui du foyer. Dans le cadre des joutes oratoires qui président au passage de l’année, à Samain, elle est l’inspiration sacrée des poètes, l’Awenn.

Le poète celtique, le barde, était plus proche du chaman que du poète moderne. En Irlande, les dons du filid, véhiculés dans le feu et l’eau, faisaient de lui le médiateur entre le surnaturel et les hommes. La créativité du barde devait être un équilibre entre le feu et l’eau, entre pensée et sentiment, entre mental et âme.

L’équinoxe d’automne symbolise le mystère de la moisson, la fin de la période fertile dans l’annonce des mois stériles à venir, mais elle est aussi la promesse de son retour au printemps. C’est la fête du feu créateur, celui qui transforme le blé en pain et la matière brute en œuvre d’art. C’est la fête de la transformation intérieure sous l’influence de l’Awenn, le souffle de l’inspiration, le feu intérieur, la spiritualité.

L’équinoxe d’automne était placé sous le signe du sorbier, réputé être un bois sacré. En Irlande, les paysans utilisaient le bois de sorbier pour se protéger des influences néfastes. Dans la mythologie, les Tuatha Dé Danann avaient apporté en Irlande, le sorbier du Tir Tairngire, le Pays de la Promesse. Au festin de Gobhniu, les Tuatha Dé Danann acquièrent l’éternelle jeunesse et l’immortalité grâce à une boisson magique, sans doute à base de baies de sorbier. En Gaule, Gobhnios est le dieu forgeron lié à l’Autre Monde. Un mouton de l’année est la pièce principale du repas de fête.

Dans le calendrier chrétien, l’Archange Michel, qui a remplacé Lug dans son aspect lumineux, est également fêté fin septembre sur une hauteur. Comme pour Lug, la Saint-Michel se passait sur un lieu élevé où furent construites des chapelles à sa gloire. Comme pour Lug, le saint est représenté porteur d’une lance brillante et était associé aux chevaux. L’archange Michel par sa lutte contre le Dragon, la bête, est la représentation de la lutte du christianisme contre les religions païennes en général. Saint Michel fut désigné saint patron de la France, la « fille aînée de l’Eglise », peut-être pour recouvrir l’empreinte de la religion des Gaulois.

Gwyon mab Wrac’h